Contexte économique et social à Madagascar
Alors que nous devions nous envoler pour Madagascar ce dimanche 5 octobre afin d’y rencontrer nos partenaires (Koloaïna, Kozama et Grandir à Antsirabé), la situation politique a pris un tournant inattendu. Dans cet archipel où plus de 70 % des habitants vivent avec moins de deux dollars par jour, les jeunes de la génération Z* se sont levés pour réclamer des droits fondamentaux tels que l’accès à l’eau, à l’électricité et le respect de la liberté d’expression.
Témoignage d’un étudiant Malgache
Kévin, étudiant à Polytechnique et résident d’un campus situé en périphérie de la capitale, a partagé son expérience lors d’un reportage de RFI. Il déclare :
« L’électricité coupe très souvent, jusqu’à six heures par jour. Sans électricité pour étudier, nous utilisons nos téléphones ou parfois des bougies quand il n’y a plus de batterie. »
Les Manifestations : répression et mobilisation
Les manifestations pacifiques, bien que réprimées avec une violence inouïe, ont amplifié la colère des étudiants. À ce jour, nous comptabilisons 21 morts. Un représentant de la Solidarité syndicale, rassemblant une cinquantaine de syndicats, a déclaré :
« Nous avons constaté une réponse sanglante de la part des forces de l’ordre. Nous avons dit stop ; on ne peut pas tuer des enfants comme ça. C’est pourquoi nous avons décidé de rejoindre le mouvement.** »
Réactions du gouvernement et conséquences sur la population
Face à l’ampleur du mouvement, le président Andry Rojoelina a renvoyé son gouvernement, bien que la demande principale soit désormais son départ. Les familles, et en particulier les enfants suivis par nos partenaires, vivent au jour le jour et subissent de plein fouet les conséquences de cette crise.
Nous maintenons le contact avec nos partenaires et avons pris la décision de ne pas complexifier leur travail en nous rendant sur place. Cette mission sera donc reportée de quelques mois. En attendant, notre équipe reste à l’écoute des nouvelles en provenance de Madagascar.
*La génération Z s’entend pour les jeunes nés entre 1997 et 2012.
**Déclaration du président de la Solidarité syndicale malgache.
