La Journée mondiale contre la faim, qui se déroule le 15 juin, permet chaque année de mettre en lumière l’importance capitale que revêt la lutte contre la malnutrition à travers le monde. D’après l’UNICEF, c’était près de 735 millions de personnes qui souffraient de la faim dans le monde en 2022, un chiffre en constante évolution depuis près d’une décennie. Les enfants sont des victimes faciles de ce maux, leur vulnérabilité initiale étant démultiplié dans les pays en développement, où la pauvreté, le manque d’accès aux soins et à l’eau potable renforcent encore les effets de la sous-nutrition.
Un dur constat qui appelle à l’action humanitaire
Alors que les plus jeunes sont les plus fragiles, ils sont 181 millions de moins de 5 ans à grandir dans une situation de précarité alimentaire. Pour 45 millions d’entre eux, le constat est plus grave encore : ils souffrent d’émaciation (un amaigrissement si extrême qu’il peut devenir mortel). La conséquence première est un retard de croissance lié à un manque de nutriments dans l’alimentation des enfants. Et pourtant, une alimentation saine est plus que jamais indispensable à cet âge, puisque de 4 ans à 10 ans le cerveau d’un enfant consomme jusqu’à 65 % de l’énergie totale de son corps, contre près de 25 % chez l’adulte.
La récente pandémie n’a fait que venir aggraver ces chiffres déjà pour le moins inquiétants. De plus, ses effets à moyen et long terme pourraient plonger près de 120 millions de personnes supplémentaires dans la malnutrition selon le rapport mondial sur l’insécurité alimentaire dans le Monde (SOFI), effectué par l’Agence des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO.) Ce même rapport prédit qu’en tout, 600 millions d’individus de plus devraient souffrir de la faim d’ici à 2030. Face à ce bilan si négatif sur la situation à l’échelle mondiale, les actions engagées se multiplient pour venir soutenir les actions des gouvernements, de manière à ralentir l’accroissement du fléau de la faim dans le monde. Les Amis des Enfants du Monde et ses partenaires locaux se mobilisent contre la faim, notamment via des centres de santé ou via des programmes visant directement le milieu scolaire ou l’autonomie alimentaire des communautés.
Intervenir efficacement contre la malnutrition des familles les plus démunies
En 2023, c’est avec 6 programmes dans 6 pays (Bangladesh, Cambodge, Éthiopie, Inde, Haïti et Vietnam) que les Amis des Enfants du Monde s’engagent contre la faim. Plus de 2 400 enfants ont pu bénéficier directement de ces programmes, avec 2 000 d’entre eux qui ont notamment été accueillis au sein de centre de soins.
Ces programmes visent à proposer des solutions locales afin de répondre à des difficultés concrètes et spécifiques de chaque territoire. En Haïti, alors que 41 % de la population doit lutter au quotidien pour se nourrir convenablement, et que 30 % des jeunes de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique, les Amis des Enfants du Monde agissent avec Interaide, qui propose un programme de renforcement de la sécurité alimentaire des familles. Pour ce faire, notre partenaire a lancé un plan d’amélioration de la productivité pour aider les familles vulnérables en augmentant la capacité de résilience des petits paysans les plus démunis. C’est notamment rendu possible par la création d’une banque de semences, qui attribue des prêts aux taux d’intérêt avantageux, évitant ainsi aux familles de rentrer dans un cycle d’endettement sans fin. La protection des élevages est également un enjeu majeur ; la vaccination des poules, souvent le principal moyen de capitalisation des paysans les plus défavorisés, permet de prémunir une perte d’un animal potentiellement catastrophique pour les finances des familles.