Migrer, un traumatisme
Par définition, toute personne fuyant son pays d’origine pour échapper à la guerre, la misère, l’exploitation, ou autre est considérée comme migrante.
Migrer est d’abord un traumatisme, une contrainte qui ne se fait pas de gaité de cœur. La personne, la famille, qui laisse souvent tout ce qu’elle possède – famille, amis, métier, biens… – va vers l’inconnu en passant par de lourdes épreuves tout au long de sa migration.
Les migrants peuvent être des adultes, des familles entières, mais aussi des enfants non accompagnés.
Enfants migrants : qui sont-ils ?
Par définition, est mineure toute personne âgée de moins de 18 ans. A ce titre, l’enfant migrant, avant d’être un étranger, est d’abord un enfant, avec des droits fondamentaux, obligatoires et non négociables, clairement définis par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant de 1989 (CIDE).
Les enfants migrants, en particulier non accompagnés, sont dans une situation d’extrême vulnérabilité.
En France, ils proviennent pour les deux tiers d’Afrique Subsaharienne, et aussi d’Afrique du Nord, du Bangladesh, d’Afghanistan, du Pakistan, d’Albanie.
Environ 95% sont des garçons, moins de 5% des filles.
ENFANTS MIGRANTS : Où sont-ils ?
Pour bénéficier d’une mise à l’abri, première démarche : être reconnu comme mineur !
L’évaluation de l’âge s’avère souvent inéquitable : tests osseux pas toujours fiables, enquêtes, entretiens, … A l’âge où les enfants de 14-15 ans ne savent pas bien remplir leur feuille de ‘sécu’ et les renvoyer au bon organisme, on demande à des enfants du même âge de prouver leur minorité… et cette reconnaissance de minorité peut prendre 4 à 18 mois.
La France, qui a ratifié la CIDE définissant leurs droits, devrait tous les prendre en charge. Et pourtant…
L’accueil des enfants migrants au coeur du sujet
En attendant leur reconnaissance de minorité, ils sont évincés des hébergements d’urgence ou hébergés avec des adultes. Ils se retrouvent alors soit dans la rue, soit à l’hôtel, soit pris en charge par des ONG.
- En 2019, selon la Mission d’informations parlementaire sur les Mineurs Non Accompagnés (MNA), 16 760 jeunes migrants étaient reconnus comme mineurs et en tant que tels, pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).
- L’Assemblée des Départements de son côté estimait à 40 000 le nombre de jeunes migrants pris en charge par les services départementaux. Sur ce nombre, tous ne seront pas reconnus comme mineurs.
Quels sont les risques POUR CES MINEURS DANS LA RUE ?
Pour ces enfants, les risques sont immenses. Dans la rue, sans référent adulte, sans protection, ils sont victimes de violences, risquent de se retrouver sous l’emprise de réseaux, de traite humaine, de toxicomanes, de tomber dans la délinquance… Les filles en particulier, qui ont déjà souvent subi des violences sexuelles lors de leur parcours migratoire.
Leur santé physique et psychique est souvent très dégradée. Ils sont parfois emprisonnés faute de pouvoir justifier d’un domicile fixe et d’un représentant légal. En prison, ces enfants ont fréquemment recours à l’automutilation et à des tentatives de suicide.
La mise à l’abri DES ENFANTS MIGRANTS : un devoir de protection
« Le passage par la rue, c’est intolérable ! ». Face au défi de protéger les enfants migrants des dangers qu’ils encourent dans la rue, et à l’insuffisance de structures d’accueil officielles, des ONG se mobilisent, souvent en synergie de réseau associatif : accueil d’urgence, sas vers un hébergement solidaire, suivi éducatif et de santé, …
Pour les ONG de défense des droits de l’enfant, il s’agit d’un devoir de protection non négociable. Et l’éthique des Amis des Enfants du Monde prend alors tout son sens.
Utopia 56 organise des maraudes pour identifier les mineurs migrants et leur proposer des solutions d’accueil – ici à droite maison d’accueil d’Epinay
Pour voir ou revoir le RDV solidaire N°2 avec Utopia 56 : c’est ici !