ETHIOPIE – LES ORIGINES DU CONFLIT
Pour comprendre ce conflit il faut se pencher sur l’histoire de l’Erythrée et de l’Ethiopie qui n’étaient autrefois qu’un seul pays.
1974 – une junte militaire marxiste appelée DERG (Gouvernement militaire provisoire de l’Ethiopie socialiste) renverse l’empereur éthiopien. Une longue période de dictature commence alors pour le pays : la terreur rouge et plusieurs guerres civiles éclatent. La province érythréenne se bat pour son indépendance.
1991 – une coalition composée de deux principaux mouvements de guérilla : le front de libération du Tigré et le front de libération de l’Erythrée, parvient à renverser le DERG et prendre les rênes du pays. L’Erythrée acquiert son indépendance, officiellement en 1993.
1998 – des désaccords frontaliers déclenchent une guerre meurtrière. Elle dure deux ans et coûte la vie à 80 000 personnes. Elle n’aboutit qu’à des gains de territoires minimes dans des régions désertiques.
2018 – l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed rebat les cartes : libération de prisonniers politiques et accord de paix avec l’Erythrée. Le premier ministre s’illustre par sa volonté d’apaiser le pays. En 2019 il est même récompensé par le prix Nobel de la paix.
Mais les conflits ethniques grondent toujours. Plus de 80 ethnies cohabitent dans le pays.
>Abiy Ahmed est issu d’une famille Oromo et Amhara. Le mouvement tigréen est évincé du pouvoir après 27 ans de domination sans partage. Acceptant mal cette éviction, il s’arme abondamment, et revendique sa volonté de faire sécession.
Ce passé mouvementé et les tensions ethniques expliquent cette nouvelle guerre civile, dans un pays pourtant salué pour ses efforts de paix. Un conflit qui menace non seulement l’Ethiopie, mais aussi plus largement la stabilité de l’Afrique de l’est.
Source : Courrier International