Grandir avec et pour nos partenaires : interviews de Nohad Azzi et Guy Veillas

A l’occasion des 50 ans des Amis des Enfants du Monde, nous sommes revenus sur les fondements et l’évolution de notre travail commun avec nos partenaires. Nohad Azzi, présidente de Libami, et Guy Veillas, membre de l’équipe Programmes Liban, ont longuement œuvré ensemble, pour les enfants des familles les plus précaires du Liban.

Retour sur les liens forts qui se sont tissés au fil des ans.

Pour illustrer les liens parfois très forts noués avec nos partenaires, nous avons choisi de parler du Liban, pays de contrastes. L’association est engagée aux côtés de Libami depuis 1992.

Sa présidente Nohad Azzi nous raconte ces trente ans de partenariat.

  • Quel a été le rôle des Amis des Enfants du Monde dans l’histoire de Libami ? 

Avec les Amis des Enfants du Monde, c’est une GRANDE histoire ! Elle a fait Libami. L’association était morte avant d’être née. Sans les Amis des Enfants du Monde, on n’aurait pas continué parce qu’on avait pratiquement aucune autre ressource.

  • A deux reprises, le partenariat a été remis en cause ? Pour quelles raisons ? 

Vu de France, le Liban semblait “trop riche”. Mais ici, il suffit de 5 minutes pour passer de la richesse extrême à la pauvreté extrême. J’ai invité le président de l’association à venir au Liban. On est allé dans un endroit très chic puis chez une famille bénéficiaire avec une assistante sociale. Les familles que nous aidons sont pauvres et vivent dans des logements exigus, sans électricité. Et depuis 4 ans, c’est le pire du pire.

  • Des exemples d’actions concrètes qui ont permis à Libami d’évoluer ? 

Nous n’avions pas les moyens d’avoir un comptable à plein temps. En 2016, un bénévole est venu faire une évaluation qui nous a remis dans le droit chemin concernant la gestion.

Sous cette impulsion, nous avons créé des clubs pour les enfants, les jeunes filles, pour éviter qu’ils traînent dans les rues et aussi pour les mamans. Chaque semaine, des spécialistes viennent les conseiller (cuisine, éducation des enfants).

Avant, on ne pouvait pas payer une assistante sociale. Ce sont les Amis des Enfants du Monde qui ont financé la première en 1995. Maintenant, nous en avons 4.

  • Quels sont vos projets pour 2024 et qu’est-ce qui vous fait tenir ?

On va continuer ce que l’on fait mais pour la première fois, on n’a pas de projet. Ça me coûte de dire ça. Ce qui me fait tenir ? La foi…Et de voir que les jeunes veulent rester malgré les difficultés.

A gauche : Les cuisinières de Libami préparent le repas des enfants en 2022. A droite : Nohad Azzi avec son équipe d’assistantes sociales et notre bénévole, lors de la mission 2022.

ITV – Guy Veillas, bénévole actif dans l’équipe de Solidarité Internationale Liban, revient sur ce partenariat.

  • Quelle a été ta première impression en allant au Liban ?

En découvrant Beyrouth en 2007, j’ai été décontenancé par cette capitale. D’abord le centre-ville qui transpire l’opulence puis la traversée des quartiers délabrés de Shabra et de Shatila. La pauvreté, celle du Liban des oubliés, s’étale alors sous nos yeux. 

  • L’aide a été remise en cause par deux fois. Un moment difficile ? 

En 2007 et 2012, nous avons dû réexpliquer les spécificités de ce pays. Il était question de survie pour notre partenaire qui protégeait des enfants et leurs familles dans l’indifférence du Liban des nantis. Ce fut la plus difficile de nos missions.

En 2016, Nohad Azzi est venue à notre congrès au Pont du Gard. Elle a été chaleureusement applaudie. Tous les préjugés relatifs à l’utilité des fonds versés ont été levés.

  • Comment la relation a-t-elle évolué ?

Libami a fait évoluer notre association vers la confiance. En tenant compte des

recommandations comptables, en donnant régulièrement des nouvelles des enfants et des familles soutenues, en permettant à la mission de rencontrer les familles à leurs domiciles.

  • En tant que bénévole, comment vois-tu ces années aux côtés de Libami ? 

Ces missions au Liban ont modifié le regard porté sur notre association et sur le partenaire qui, avec des moyens très modestes, réussit à aider près de 600 familles et plus de 70 enfants. Je croyais avoir tout vu au cours des missions successives au Vietnam, Cambodge et Burkina-Faso.

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