En plus de l’exigüité des habitations, c’est aussi la disparition des revenus journaliers qui inquiète et fragilise encore plus les familles. La pandémie exacerbe ainsi les inégalités : ceux qui n’ont accès ni à un toit ni aux conditions d’hygiène nécessaires se retrouvent les plus exposés. Pour notre partenaire indien, Bless, « la situation des plus pauvres devient très compliquée, car ils n’ont même pas les moyens de respecter les mesures prises. Travailleurs journaliers, ils n’ont plus aucune ressource. »
FRANCE – Les mineurs non accompagnés en danger
Malgré les mesures de confinement et de prévention décidées par le gouvernement français, des enfants migrants non accompagnés continuent de vivre dans des conditions précaires et de promiscuité, sans protection sociale.
Pour ces jeunes, le confinement est souvent synonyme d’épreuve, voire de double peine. Pour les mineurs non accompagnés, ce n’est pas le droit de l’immigration qui s’applique, mais celui des mineurs, au nom de la nécessaire protection des plus fragiles. Mais, en ces temps de confinement, ce statut particulier les place dans une situation d’isolement préoccupante. N’étant pas majeurs, ils ne peuvent prétendre ni aux gymnases ouverts pour les migrants, ni aux hôtels réservés aux sans-abri.
Les travailleurs sociaux de Hors la Rue continuent les maraudes pour repérer des mineurs ayant besoin de leur soutien. Cette reprise a pu se faire grâce à l’obtention du matériel sanitaire nécessaire (masques, gants, solution hydroalcoolique). Les maraudes s’effectuent à vélo, les précautions sanitaires étant bien évidemment respectées, et permettent d’informer sur la situation en cours (les gestes barrières, la règlementation liée au confinement), les distributions alimentaires (voire apporter des paniers repas si besoin), les centres de santé et les points d’hygiène ouverts.
Des collaborations s’organisent entre associations pour mutualiser les moyens. Ainsi 2 fois par semaine, Hors la Rue et France terre d’asile organisent ensemble une maraude afin de repérer les mineurs en situation de danger dans plusieurs secteurs du Nord-Est parisien.(photo ci-contre)
>> voir notre article sur l’activité de Hors la Rue face au Covid-19 en France
SENEGAL – Renforcer l’action auprès des enfants des rues
A Dakar, l’annonce du confinement accompagné d’un couvre-feu a fragilisé encore plus les conditions de vie des enfants des rues.
» Situation explosive dans la rue, les gosses meurent de faim. Nous avons créé une chaîne solidaire pour les nourrir chaque jour, nous sommes les derniers à intervenir dans la rue. Préparons un camp d’urgence pour en sortir 350 rapidement et les mettre en confinement. Puis les retourner en famille ».
Les jeunes viennent désormais d’eux-mêmes au centre de Village Pilote, guidés par la faim.
Suite à l’accueil de 54 nouveaux jeunes, placés en confinement avec les moyens du bord mais séparés des autres, le centre a dû fermer ses portes, afin de ne pas mettre en danger les enfants qui y sont.
Afin de venir en aide à ces jeunes, l’équipe a remplacé les habituelles maraudes par des distributions quotidiennes de nourriture, d’eau et de vêtements dans divers points de la ville.