©AEM, Sénégal, Filles du Pensionnat Baba Garage
Faire entendre leurs voix
Dans le monde, des millions de filles continuent de faire face à des inégalités criantes en matière de droits fondamentaux. Les jeunes filles sont souvent victimes de discriminations multiples : accès inégal à l’éducation, mariages forcés, violences basées sur le genre, exploitation ou encore mutilations génitales féminines. Ces pratiques entravent leur développement, leurs opportunités et leur bien-être, tout en perpétuant des cycles de pauvreté et de dépendance.
Le droit des filles à une éducation de qualité, à la protection contre les violences et à une participation active dans la société reste un enjeu majeur. Malheureusement, les normes culturelles continuent d’alimenter ces violations. Selon l’UNICEF, 129 millions de filles dans le monde n’étaient pas scolarisées en 2023, 12 millions d’entre elles ont été mariées avant d’atteindre l’âge de 18 ans.
Les Amis des Enfants du Monde s’engagent activement pour faire respecter et promouvoir les droits des filles. Cet engagement repose sur l’idée que garantir l’égalité des droits et des opportunités pour les filles contribue à bâtir des sociétés plus justes et résilientes. Une fille éduquée est mieux à même de faire entendre sa voix et de participer à la vie politique et citoyenne de son pays.
ETHIOPIE – Des mesures scolaires pour garantir l’accès des filles à l’école
Tabou, honte, stigmatisation, manque de protections hygiéniques… : les règles restent un obstacle majeur à la scolarisation des filles. Les discriminations et le manque de protections hygiéniques entravent la scolarisation des filles en France et dans le monde. Une étude de Plan International France révèle qu’en France, une fille sur deux a déjà raté l’école lorsqu’elle a ses règles. Dans les pays en développement, l’impact sur la déscolarisation est encore plus grave : les filles manquent en moyenne 5 jours d’école tous les mois à cause de leurs menstruations.
A Aleltu, dans la banlieue d’Addis-Abeba, nous travaillons en partenariat avec Ethiopian Children’s Fund (ECF). L’infirmerie scolaire joue un rôle clé dans la sensibilisation à l’hygiène et la prévention des maladies. Des « clubs de filles » ont été mis en place pour distribuer gratuitement des protections hygiéniques et apprendre aux jeunes filles à les utiliser, ce qui a réduit l’absentéisme lié aux menstruations.
SENEGAL – L’internat scolaire pour protéger les filles des mariages précoces
Dans certains endroits du monde, les enfants doivent affronter un rude et périlleux trajet pour aller à l’école ; un trajet sur lequel les filles sont plus vulnérables.
Au Sénégal, dans la communauté de Baba Garage, située à 120 km à l’est de Dakar, un collège public a été créé avec un internat, à l’initiative du village, afin de faciliter l’accès à l’éducation dans les zones reculées. Ce pensionnat accueille 75 élèves, dont 38 filles, entre 11 et 17 ans, leur offrant une éducation de qualité. Pour les filles, cet internat est aussi un moyen d’échapper aux mariages précoces ou aux risques de rapt sur le chemin de l’école, tout en les formant à devenir autonomes et à respecter l’environnement.