3 questions au nouveau conseil d’administration des AEM

Question 1 : Les AEM, comme d’autres OAA français, sont aujourd’hui confrontés à une baisse drastique des arrivées d’enfants en vue de l’adoption. Or, vous êtes surtout connus du grand public comme étant l’un des principaux opérateurs de l’adoption internationale.

Quelle est la vision d’avenir que vous avez concernant la réorientation de vos projets ?

Les défis qui se présentent aux AEM nous placent devant une situation inédite. Depuis plusieurs décennies, nous avons construit un projet associatif reposant sur un but unique, concrétisé dans une double démarche :

  • aider les enfants en détresse dans le monde, soit par le maintien des enfants dans leur pays, dans des conditions de vie, de santé et d’éducation acceptables ;
  • soit, quand cela n’est pas possible, par l’adoption. 

Nous avons donc conçu ces activités d’aide sur place et les activités d’adoption à l’image du système respiratoire, comme deux poumons, d’égale importance, d’égale capacité, remplissant en définitive une fonction équivalente au service de l’enfant en détresse, et donnant le souffle, l’inspiration de notre association.

Nous sommes dans l’obligation de constater que l’adoption internationale n’est sans doute plus le « poumon » de notre projet associatif.

 

Notre raison d’être réside désormais principalement dans notre activité de solidarité internationale au service de l’enfant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le bureau des AEM lors du congrès qui a réuni les délégués en mai dernier. 

 

Notre conception des AEM doit évoluer, se transformer, être reformulée, mais ce travail ne doit pas faire fi du passé. Il ne s’agit pas de gommer le fait que les AEM ont été, pendant plusieurs décennies, l’un des premiers opérateurs d’adoption internationale en France, au service de plusieurs milliers d’enfants et de familles. Il ne s’agit pas de faire comme si cette histoire, cet héritage, ne nous avaient pas profondément marqué, n’avaient pas constitué, à l’échelle de l’association et de plusieurs milliers de délégués, une expérience extrêmement riche.

Toutefois, il convient désormais de nous assumer d’abord et avant tout en tant qu’organisation de solidarité internationale, et d’en tirer toutes les conséquences sur notre fonctionnement, notre organisation, nos activités opérationnelles, nos financements, nos relations avec le public. 

 

Q : Comment voyez-vous l’évolution des forces vives de vos bénévoles ?

Pour que la solidarité internationale axée sur l’enfant ait un sens dans notre expérience commune, dans l’engagement de chacun d’entre nous, nous avons pour projet de sensibiliser, de préparer, on pourrait dire d’acculturer, l’ensemble des délégués des AEM en région aux réalités des pays auprès desquels nous intervenons, aux particularités de nos partenaires, aux caractéristiques des projets qu’ils portent, aux besoins auxquels nous répondons.

L’enjeu est de faire en sorte que, dans leur très grande majorité, les près de 400 délégués que nous sommes se consacrent en priorité à ce qui constitue désormais le cœur de notre activité, afin de lui donner le rayonnement nécessaire.

 

Question 2 : Pouvez-vous préciser si les AEM envisagent d’arrêter prochainement l’adoption ? Onze enfants seulement arrivés en 2014, est-ce suffisant pour maintenir votre structure de fonctionnement ? Existe-t-il des partenariats possibles pour maintenir l’activité ? Comment allez-vous vous adapter au contexte actuel ?

Disons-le clairement : la question de l’arrêt de l’activité d’adoption internationale aux AEM n’est pas sur notre agenda. Elle n’est pas à l’ordre du jour de nos travaux immédiats.

Nous voulons continuer à être un opérateur d’adoption internationale en France aussi longtemps que possible. Nous voulons y parvenir avec la même exigence, la même détermination, la même éthique que par le passé.

 

Atelier de travail lors du dernier congrés AEM

 

L’évolution de notre environnement suscite la recherche de nouveaux partenariats :

  • les autorités françaises, la Mission de l’Adoption Internationale, appellent à la mutualisation, voire au regroupement des Organismes Autorisés pour l’Adoption, et nous souhaitons prendre part activement à ces démarches;
  • nous sommes en train d’établir un nouveau contrat d’objectifs et de moyens avec le ministère;
  • nous sommes devenus le représentant français au sein du réseau européen EURADOPT…

En parallèle de ces initiatives, nous devons impérativement adapter notre dispositif à la réalité de l’activité : à son volume, aux conditions de plus en plus complexes dans lesquelles l’activité se mène dans les différents pays, aux possibilités d’ouverture de nouveaux pays et enfin, aux impacts que tout cela a sur le plan financier, vis à vis des institutions prenant en charge les enfants comme vis à vis des familles. Ces travaux sont d’ores et déjà engagés.

Toutes ces exigences appellent à s’appuyer sur un dispositif probablement de moins grande taille, mais aussi de plus en plus pointu et de plus en plus expert. 

 

Question 3 : Un nouveau conseil d’administration vient d’être élu. Quel est son rôle au sein de l’association ? 

Dans la période que nous traversons et compte tenu des enjeux que nous venons d’évoquer, le rôle du conseil d’administration doit être, plus que jamais :

  • d’assurer la sécurité de fonctionnement de notre association,
  • de conduire et d’accompagner l’ensemble des changements à venir.

Cette nouvelle équipe (partiellement renouvelée en fait) partage cette conviction que notre association a une vocation bien particulière.

 

Car chaque enfant qui reçoit un soutien, un appui, un accompagnement grâce à la chaîne de solidarité dont nous sommes l’un des maillons, chacun de ces enfants revêt une importance unique, essentielle, irremplaçable.

Nous pouvons donner confiance en l’avenir à ces enfants (Ethiopie).

 

C’est cette conviction qui nous donne, à toutes et à tous, dans nos activités locales ou nationales, l’énergie pour poursuivre l’œuvre engagée depuis un peu plus de 40 ans.

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